lundi 10 décembre 2007

Elections : la démocratie à deux vitesses

D'un côté le Vénézuela, de l'autre la Russie. D'un côté la révolution bolivarienne marxiste, de l'autre le poids du capitalisme ultralibéral. Dans les deux cas, deux leaders indéboulonables: Hugo Chavez et Vladimir Poutine. Soumis à la sanction populaire, ils ont récolté des résultats différents. L'un voulait affirmer son pouvoir de façon non-voilée, l'autre voulait passer entre les pièges, tel un serpent. Résultats.

Les deux chefs d'Etat ont connu des fortunes diverses
Hugo Chavez voulait faire modifier la loi de son pays pour pouvoir indéfinimment briguer des mandats présidentiels successifs. Le référendum qu'il avait organisé pour cette réforme de l'Etat vénézuelien a été rejeté par 50,7 % de la population qui s'est moins déplacée vers les isoloirs que pour la dernière présidentielle. Tantôt décrié ( il a fait arrêter les émissions de RCTV, une télévision d'opposition), tantôt adulé ( les nationalisations des différentes compagnies pétrolière ont servi à "alphabétiser" presque toute la population et à améliorer les soins de santé), le lider bolivarien n'a pas bénéficié du soutien de la population. Souvent considéré comme un dictateur corrompu, Chavez a reconnu sa défaite. Ceux qui soutenaient la thèse du dictature sans limites au Vénézuela ont certainement pris un rude coup au moral.

De l'autre côté, Vladimir Poutine est, à la base moins attaqué par l'Europe ou les Etats-Unis. Et pour cause, le chef du Kremlin (palais présidentiel russe) tient en main le tiers des réserves mondiales de gaz en contrôlant les principaux gazoducs qui alimentent l'Europe. Et pourtant, il semble que le glacial Poutine (ex du KGB, services secrets russes) emprunte une voie bien plus incorrecte que son alter-ego sud-américain. Avec 63,5 % des voix il en remporté des législatives avec sa liste Russie Unie. Jusque là rien de bien grave si ce n'est deux choses: il a déjà été deux fois président de son pays et, il tente par tous les moyens de garder les clés du Kremlin en plaçant ses poulains dévoués à la tête de l'Etat. S'il ne devient pas Premier ministre Poutine dirigera Gazprom (société gazière ultra-puissante) et placera des hommes de paille à la tête des différents postes importants de l'Etat. En Russie, la censure frappe aussi puisque des journalistes d'opposition sont soit assassinés soit, drogués et placés dans des asiles pour aliénés (voir reportage d'Envoyé Spécial).

Des légitimités différentes
Chavez est souvent décrié pour sa redistribution des biens des compagnies pétrolières à sa population. C'est surtout le modèle marxiste-léniniste qui dérange, ce réveil de l'"autre monde" non capitaliste. La "deuxième voie" communiste écrasée par les américains et libéraux de tous poils depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale est jugée politiquement incorrecte. Mais apparement, celui qui utilise des méthodes staliniennes (du nom d'un leader communiste russe particulièrement sanguinaire, je dénommé Staline), c'est plutôt Poutine pourtant tenant d'un libéralisme dans son état le plus sauvage. Car, même si sa victoire a été saluée par (entre autres) Sarkozy et Blair, il n'en reste pas moins que de très nombreuses irrégularités ont étés commises durant ces élections. L'opposition représentée par l'acien champion du monde d'échecs Gary Kasparov, est tout simplement anihilée par le leader russe.

Reste que visiblement, le futur-ex président russe est politiquement plus correct... alors que Chavez a perdu les élections beaucoup plus démocratiquement. Une démocratie à deux vitesses donc: celle de l'argent et, celle de l'exclusion, que pratiquent les capitalistes ultralibéraux envers tout ce qui ne l'est pas assez!

Tiens en parlant d'élections, c'est bientôt les primaires aux Etats-Unis. Les primaires servent aux deux partis (Républicain et Démocrate) pour élire leur candidat respectif à la présidentielle. Et un certain Mike Huckabee n'a pas peur du ridicule (lui qui l'est déjà pas mal). Il a pris comme porte-parole, notre ami Chuck Norris. Le Walker Texas Ranger soutient ce candidat Républicain via un spot publicitaire à regarder jusqu'au bout: le candidat est pour le droit au port d'arme consacré par l'amendement n°2 à la Constitution (en bon chasseur paraît-il) mais aussi, pour l'abolition des impôts (haaa le rêve ne tue pas), le tout "Chuck Norris approved" (approuvé par Chuck)... On se croirait dans une pub pour de la bouffe! Comme quoi la notion de ridicule n'est pas la même partout! La vidéo


A.S.


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